Aujourd'hui, exceptionnellement, j’adapte ici un petit article que l'on peut retrouver sur le site Kidi'Science. Je réponds à la question de Solenn, 5 et demi (ou peut-être 6 ans maintenant), "Comment se forment les planètes ?". Les illustrations sont signées Léely à qui l'on doit, entre autres, la chouette bannière de Kidi'Science.
Le système solaire vu par Léely, illustratrice
|
Un astéroïde vu par Léely, illustratrice |
« Une planète est un corps dans l’espace, qui a la forme d’une très grande boule et qui tourne autour d’une étoile, sans autres corps gênants sur sa trajectoire ».
La Terre par exemple, est une planète, car elle tourne autour du Soleil et qu’elle est sphérique. Il n’y aucun autre corps céleste sur son chemin. Un astéroïde par contre, même s’il tourne autour du Soleil, n’est pas une planète car il est trop petit et n’a pas la forme d’une boule. Qui plus est, il suit une trajectoire qui peut l’amener à rencontrer d’autres corps célestes.. C’est ce qui se passe régulièrement dans le système solaire. D'ailleurs, la question de Solenn était posée ainsi : "Est-ce que les météorites sont des planètes? Comment les planètes et les météorites sont apparues?".
Le cratère de Chicxulub au Mexique |
Le système solaire vu par Léely, illustratrice
|
Ces huit planètes
tournent autour du Soleil : on dit qu’elles sont « en orbite »
autour du Soleil. Elles n’ont pas toutes la même taille, en fait, si on devait
les représenter en respectant les différences de taille, ça donnerait à peu près
ça :
Le système solaire vu par Léely, illustratrice
|
Elles ne sont pas non plus aussi
collées les unes aux autres, mais j’ai la flemme de refaire un schéma.
La planète Mars, une des planètes rocheuses du système solaire, vue par Léely, illustratrice |
Il existe dans l’Univers des milliards et des milliards d’étoiles.
Certaines ressemblent au Soleil, d’autres non. Elles n’ont pas toutes des
planètes mais on estime qu’il y a en moyenne plus d'une exoplanète (le nom donné aux planètes
en dehors du système solaire) par étoile. Il y aurait donc environ cent milliards d’exoplanètes dans notre galaxie seulement, et à peu près cent mille milliards de milliards dans l'Univers. Pour te donner une idée, ce nombre est comparable à celui des grains de sables dans le désert du Sahara (qui est lui même presque trois fois plus grand que la France) ! On découvre régulièrement de nouvelles exo-planètes et certaines pourraient bien abriter des formes de vie.
Alors, d’où viennent les planètes ?
Pour répondre à cette question, nous allons devoir
parler de la formation du système
solaire et de la force de gravitation.
La force de gravitation est une force qui existe partout et qui fait que les
objets s’attirent entre eux. C’est la force qui fait que tout reste collé au
sol : quand tu lances un ballon, il revient au sol à cause de la force de
gravitation exercée par la Terre. La force de gravitation dépend de la masse
des objets : plus un objet est grand et lourd, plus la force qui le lie
aux autres objets est grande. Un ballon de foot attire la Terre autant que la
Terre attire un ballon de foot, mais comme la Terre est des millions de
milliards de milliards de fois plus « lourde », c’est le ballon qui
retombe sur Terre, et pas la terre qui monte vers le ballon. La force de
gravitation dépend aussi de la distance : plus des objets sont proches,
plus la force qui les attire l’un à l’autre est élevée. A l’inverse, des objets
très distants n’ont pas beaucoup d’effet l’un sur l’autre. A moins qu’ils
soient immenses. La lune tourne autour de la Terre à environ 384 400
km, mais l’effet de la force d’attraction est bien visible : deux fois par
jour, l’eau des océans monte ou descend, c’est ce qu’on appelle les marées.
La formation des planètes
Les
scientifiques pensent que les planètes se forment en même temps que l’étoile
autour de laquelle elles tournent. Cette formation peut être décomposée en 4
phases distinctes, mais globalement, c’est toujours la même chose : les
planètes se forment à partir de morceaux plus petits qui se rentrent dedans,
qui sont eux-mêmes formés par l’agglomération de morceaux encore plus petits.
La nébuleuse Trifide dans la
constellation du Sagittaire. Crédit : R. Jay Gabany/Ciel et Espace Photos
|
Au bout de 10 000
ans environ, un disque fin de poussières se forme atour de la protoétoile. Il mesure
quelques kilomètres d'épaisseur seulement. C’est là que les futures planètes
vont se former.
Les poussières commencent à s’accrocher les unes aux autres. Ces
petits paquets de poussières, appelés « flocules » se désagrègent
parfois ou tombent dans la protoétoile, encore une fois sous l’effet de la
force de gravitation. Parfois les flocules percutent d’autres grains de matière
et forment des paquets un peu plus gros. Les plus gros paquets deviennent de
petits cailloux, propulsés n’importe comment dans l’espace. La phase qui suit
est particulièrement chaotique : il faut imaginer des milliards de petits
cailloux et de grains de matières qui tournent autour de la protoétoile à des
vitesses folles, qui se bousculent, fusionnent ou se cassent en morceaux plus
petits. Lorsqu’ils se percutent, l’énergie libérée est tellement grande qu’une
partie ou la totalité du caillou fond (comme la lave des volcans). Les cailloux
peuvent donc se souder ou coller à d’autres cailloux et parfois devenir un peu
plus grands. On appelle ce phénomène « accrétion ».
Une étoile naissante, TW Hydrae, à 175 AL de la Terre, entourée d'un disque de poussières où des planètes sont très probablement en train de se former. Crédit : ESO/NAOJ/NRAO/ |
Vue d’artiste d’un disque d’accrétion autour d’une étoile jeune. (©David Darling) |
Au fur et à
mesure, certains cailloux parviennent à dépasser une certaine masse critique au
delà de laquelle ils peuvent « survivre » un peu plus longtemps aux
collisions. Comme ils sont plus gros, ils attirent plus de petits cailloux et
de poussières. A force de ramasser tout ce qui traine, ils grandissent de plus
en plus. Parfois, ils percutent un autre gros caillou à fond la caisse et se
brisent. Très rarement, ils atteignent une taille de quelques kilomètres (que
l’on appelle des « planétésimaux »), et peuvent alors devenir un astéroïde,
une comète, ou avec beaucoup de chance, une planète !
Dans le disque de
matière qui tourne autour de l’étoile, c’est encore une gigantesque
pagaille : il y a des débris de matière de toutes tailles, qui continuent
à joyeusement se rentrer dedans. Comme précédemment, les plus gros débris
attirent les plus petits. Ils finissent par faire le ménage autour d’eux :
tous les autres morceaux de matière dans le voisinage viennent s’y coller pour
former une boule de matière dense et très chaude. Les simulations faites sur
ordinateur permettent de dire qu’il faut environ un milliard de planétésimaux
et cent mille ans pour former un « bébé planète » appelé « cœur planétaire ». Une fois
que le cœur planétaire a fait le ménage, il ne reste presque plus rien autour
de lui et il ne grossit plus. On dit qu’il a atteint sa masse d’isolation. Il reste cependant beaucoup de débris dans le
système solaire. Aujourd’hui encore, la Terre en récupère 100 tonnes par jour soit le poids de 20 éléphants !
Les cœurs planétaires, lancés à pleine vitesse, évoluent autour de leur étoile en croisant de
temps à autres d’autres cœurs planétaires. En se percutant, ces cœurs forment
des objets de plus en plus grands. Les
futures planètes, encore relativement « molles », se structurent en
sphères sous l’effet de la force de gravitation. Les morceaux plus petits sont
soit expulsés hors du système solaire, soit agglutinés aux cœurs planétaires.
Peu à peu, ils se refroidissent et rencontrent de moins en moins de débris sur
leur route. Le vent solaire, un flux de plasma issu du Soleil, contribue à
éliminer certains débris.
Selon leur taille et leur distance au Soleil, les
cœurs planétaires forment les deux grands types de planètes : rocheuses ou
gazeuses. Les planètes rocheuses sont les plus proches du Soleil. Elles sont
généralement plus petites et ont peu de satellites. Elles possèdent un noyau
liquide. Voici par exemple un schéma de la structure de notre planète.
Structure du globe terrestre. Source |
Structure de la planète gazeuse géante Jupiter |
Latest view of Jupiter from NASA's Juno spacecraft from Enneagon on Vimeo.
Les planètes finissent de se transformer sous l’action des vents, de l’eau et de processus chimiques spécifiques. La planète Mars par exemple, n’a pas connu la même transformation que la Terre, même si elle lui ressemblait beaucoup au départ. La vidéo ci-dessous montre à quoi ressemblait cette planète il y a 4 milliards d'années :
Enfin ci-dessous, on peut voir une photographie d’une tempête sur la planète géante Saturne :
Une tempête sur Saturne. Photo : NASA/Cassini |
Et, parce que c'est tellement beau, voici encore deux photographies prises par la sonde Cassini, au moment où la planète passait devant le Soleil.
On ignore encore beaucoup de choses sur la formation des planètes mais les scientifiques pensent que ce scenario de base peut expliquer la formation de la plupart des systèmes planétaires. Parfois, ils tombent sur des cas surprenants, comme cette planète gazeuse qui ne semble pas cadrer avec la théorie. Ils continuent d’observer l’espace pour trouver de nouvelles planètes et mieux comprendre leur histoire.
Pour une visite du système solaire, tu peux regarder la vidéo ci-dessous.
On ignore encore beaucoup de choses sur la formation des planètes mais les scientifiques pensent que ce scenario de base peut expliquer la formation de la plupart des systèmes planétaires. Parfois, ils tombent sur des cas surprenants, comme cette planète gazeuse qui ne semble pas cadrer avec la théorie. Ils continuent d’observer l’espace pour trouver de nouvelles planètes et mieux comprendre leur histoire.
Pour une visite du système solaire, tu peux regarder la vidéo ci-dessous.
Et pour te rendre compte de son immensité, regarde cette vidéo. Pour admirer des photos de nébuleuses et autres objets de
l’espace, tu peux regarder ce petit diaporama.
Allez, un dernier bonus, adapté de cette page bluffante sur le blog gourmand Cakecrumbs : un gâteau en forme de planète Jupiter !
La planète Jupiter , cuisinée par Rhiannon, sur Cakecrumbs |
Podcast science 59 – Les planètes habitables (mp3)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire