Pourquoi je kiffe la science |
The dwarf nerd rises
Contrairement à la majorité des blogueurs du café, j'ai découvert la science sur le tard, lorsqu'une météorite en diamant, infestée de bactéries extra-terrestres et gravée de mes initiales, s'est écrasée sur mon vélo. Suite à cet événement cosmologique majeur, incontestable signe du destin, j'ai décidé de me vouer corps et âme à la science.Cette histoire de vélo n'est pas très crédible ; je recommence : la science, je suis tombé dedans assez jeune, après ma naissance mais avant le collège. Mais parler de science à cet âge me parait un peu abusif. Disons que j'étais très curieux, tout petit déjà, et que mon goût pour la science est une des conséquences de cette curiosité. Rien de très original jusque-là, je suis conscient que je vais devoir développer un peu..
Le petit cueilleur de fraises |
Mes trésors d'enfance |
Mon premier livre de sciences |
A cette époque, j'étais incollable sur l'astronomie et les dinosaures dont je collectionnais les répliques en plastique. Bien avant Jurassic Park, nous avions construit une sorte de zoo avec des tyrannosaures, des protocératops, des ptérodactyles et d'autres bestioles impressionnantes. Comme dans le livre de M. Crichton, nous faisions fi des millions d'années qui les avaient séparés en réalité. L'expo "Dinosaures" au palais de la découverte fut une expérience inoubliable. Et puis bien sûr, Jurassic park sortit en 1993 et marqua mon imaginaire vieillissant. Plus tard, M. Crichton mourut sans me reverser un seul cent.
Skyfall
L'horizon s’obscurcit |
A la fin de mon année de 6 ème, ma mère m’emmena voir "une brève histoire de temps", le film tiré du livre de Stephen Hawking. Je sortis de la salle avec une vision complètement différente du monde. A cette époque, j'étais encore forcé d'aller chaque dimanche à l’église, et s'il me restait quelques doutes quant à l'inexistence de dieu, ils furent balayés par cette séance de cinéma. Plus tard, je conçus une forte aversion pour les religions en général, où la curiosité n'a pas sa place. Je dois toutefois admettre que l'église protestante de ma mère, avec sa simplicité et son absence de rituels débiles, était probablement le moindre des maux. Durant cette période, je lus beaucoup, essentiellement des livres au sujet de la relativité ou sur la mécanique quantique et l'Univers me semblait soudainement être un jardin autrement plus mystérieux et plus vaste que celui où je traumatisais les fourmis. Ces questions de temps et d'infinis, d'incertitude et d'intrication me tenaient éveillé toute la nuit.
Au lycée, je choisis une orientation scientifique, en me disant que je pourrais toujours lire des livres. Mais le collège m'avait dégoûté et le système scolaire avait eu ma peau. Résultat de mon manque total d'implication ou prémisse de ma situation future, je redoublai ma première. Sur un plan scolaire, cela ne servit à rien, car je reçus quasiment les mêmes notes. Je rencontrai en revanche de très bons amis. Le rendez-vous raté avec la philosophie me laissa un goût amer mais mes profs de Physique-Chimie parvinrent à tirer quelques efforts de mon insolente personne. Après le bac, je suivis un cursus scientifique où je redécouvris la science. Nous étudiions enfin les vraies mathématiques. Je retrouvai l'esthétique, l’élégance, et j'ose l'écrire, la grâce dans les équations et les figures de physique. J'étais particulièrement fasciné par celles de la dynamique des fluides. Je continuais à me passionner pour diverses disciplines mais c'est la physique qui me semblait receler le plus de trésors enfouis. Malheureusement, quelques années plus tard, épuisé par les insomnies, embourbé dans des problèmes personnels et au bout du rouleau, je sombrai dans la dépression. Malgré le soutien de ma directrice, je laissai tomber ma thèse et achevai de détruire le reste.
Back to the futur
Aujourd'hui, après quelques années difficiles, j'ai retrouvé l'enthousiasme du cueilleur de fraises. Grâce, entre autres, à internet et à une poignée de blogueurs passionnés, j'ai renoué avec ces sensations d’émerveillement, de surprise et de découverte. C'est ce que j'essaie de partager sur mon blog : le côté beau, surprenant et incroyable de la science. Pour moi, les questions qui nourrissent la science viennent de là. Voici une courte vidéo qui résume bien ce que j'essaie maladroitement d'exprimer :Pourquoi ne nous montre-t-on pas des trucs comme ça à l'école ? C'est pourtant quelque chose que tout le monde devrait savoir : il existe dans la nature des animaux tellement extraordinaires qu'ils peuvent se métamorphoser instantanément. Il y a aussi des gorilles qui pleurent et des trous noirs au centre des galaxies. Savoir cela me parait bien plus important que l'histoire des rois de France. Et pourtant : je suis également pour un enseignement "historique" de la science. Si on nous expliquait comment et pourquoi les grandes avancées scientifiques ont été possibles, si on nous racontait la science, je suis persuadé qu'elle n'aurait pas cette connotation ennuyeuse. Enfin, la science ne met ni les Hommes ni les dieux au centre de toutes choses. Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas humaine, simplement qu'elle contemple l'univers avec perspective. A l'heure où les gens s'enflamment pour des causes invraisemblables, il me parait important de montrer les fourmis, les nuages et les fraises aux générations futures. Ainsi que la trilogie de retour vers le futur.
Je laisse Carl Sagan conclure à ma place.
Je kiffe trop cet article, il déchire grave \o/
RépondreSupprimerPlus sérieusement, merci pour le récit, ça aurait été dommage de passer à côté de ça, et je pense que beaucoup de lecteurs doivent s'y retrouver un peu.
En plus j'ai appris une chose : que Michael Crichton était mort !
Je confirme, certains lecteurs s'y retrouvent, et pas qu'un peu! Merci Karim et vive les fraises, les poulpes, la science et les blogs!
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour vos encouragements :) Longue vie aux poulpes !
RépondreSupprimermerveilleux ton article, et surtout avc la video c'est juste magnifique!ya tellement de choses incroyables dans ce monde et je suis sur que la part caché des ces choses est bien plus fascinante!
RépondreSupprimerMerci Farida :) Effectivement, il reste encore beaucoup à découvrir !
RépondreSupprimerJe découvre avec grand plaisir ton blog et ce récit là fait écho ! Merci pour toute cette curiosité partagée.
RépondreSupprimerLa fin me fait penser à ce TED : http://www.ted.com/talks/tyler_dewitt_hey_science_teachers_make_it_fun?share=1ffae6b965
Merci super tardif Sabine (je n'ai pas reçu de notification pour ce commentaire). Et merci pour le lien, je suis en train de regarder ça :)
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